Au 12 février 2025, le suivi de l’incendie sur l’Île d’Amsterdam par satellite montre une évolution importante des dégâts sur plus de la moitié du territoire. Les feux se déclarèrent le 15 janvier et ne cessent de progresser, attisés par des vents violents et un temps sec. Cette catastrophe est un désastre environnemental et touche les installations de la base scientifique.
L’Île d’Amsterdam : Présentation et Carte satellite
L’Île d’Amsterdam fait partie des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) située aux coordonnées géographiques 37°50′S 77°31′E. Cette île d’origine volcanique du sud de l’océan Indien, également nommée Nouvelle Amsterdam, a une superficie réduite de 58 km².

D’un point de vue topographique, on y trouve des falaises le long de sa côte ouest, un plateau à l’intérieur et un point culminant du pic Dormoy à 881 mètres d’altitude. Le climat océanique tempéré se caractérise par des températures modérées et des précipitations élevées. Ses vents forts et persistants sont typiques de l’Île. Puis, la végétation se compose principalement d’herbes et de fougères.
En termes d’activités humaines, le seul établissement sur l’Île d’Amsterdam est la station de recherche Martin-de-Viviès, qui abrite une équipe de scientifiques et de personnel de soutien. Ainsi, les recherches scientifiques se portent principalement sur les domaines météorologiques, atmosphériques et biologiques.
Enjeux de l’incendie sur l’Île d’Amsterdam
Une biodiversité unique
L’Île d’Amsterdam, classé au patrimoine de l’Unesco, possède une biodiversité unique, notamment les oiseaux marins. L’albatros d’Amsterdam (Diomedea amsterdamensis) est endémique et en danger critique d’extinction. 84 % de la population mondiale d’albatros à bec jaune trouve également refuge sur l’île. Des otaries à fourrures et des éléphants de mer sont également visibles sur ce territoire volcanique. Enfin, on y trouve du bétail introduit par l’Homme.
Des recherches scientifiques importantes
De nombreuses recherches scientifiques sont menées sur l’Île d’Amsterdam. En météorologie, la base de Martin-de-Viviès collecte de nombreuses données atmosphériques. Puis, ces jeux de données servent à suivre les changements climatiques. L’équipe scientifique a dû quitter la base sur le navire de ravitaillement Marion-Dufresne le 16 janvier, dès le lendemain du départ des incendies. En outre, de nombreux équipements de la base comme les antennes de télécommunication sont endommagés.
Évolution de l’incendie sur l’Île d’Amsterdam par satellite
Comme évoqué précédemment, les conditions météorologiques de l’Île d’Amsterdam sont difficiles. L’année 2024 a connu de faibles précipitations et le temps sec avec des vents puissants favorisent la progression des feux. A ce jour, la préfecture des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) estime que 55% du territoire a été ravagé.
Le suivi de l’évolution de l’incendie sur l’Île d’Amsterdam par satellite montre les dégâts de la végétation. Ici, on utilise les images satellites Sentinel-2 L2A d’une résolution spatiale jusqu’à 10 mètres mises à disposition par le programme Copernicus. Les combinaisons des bandes spectrales dites « vraies couleurs » présentent la différence d’occupation des sols sur un intervalle d’environ un an. Ainsi, on observe les sols brûlés en brun foncé sur l’imagerie satellitaire en bas ci-dessous datée du 9 février 2025.

En télédétection, l’indice de végétation normalisée (Normalized Difference Vegetation Index – NDVI), basé sur les bandes spectrales du rouge et du proche infrarouge des images satellites Sentinel, met en évidence l’état de la végétation. Plus l’indice NDVI a une valeur élevée et plus la végétation est dense et en bonne santé. Cet indice de végétation est souvent associée à une gamme de couleurs vertes, du vert clair au vert foncé pour les valeurs les plus élevées. Ainsi, la comparaison diachronique des NDVI du 2 avril 2024 et du 9 février 2025 montrent une dégradation considérable de la végétation suite aux incendies sur l’Île d’Amsterdam.

Malheureusement, ces terres isolées se situent à plus de 2800 km au Sud-Est de l’Île de la Réunion. Par conséquent, cet isolement empêche toute intervention pour limiter les incendies, constate la préfète Florence Jeanblanc-Risler, administratrice des TAAF.